Nichée au coeur des hautes montagnes et des forêts impénétrables du centre de la Papouasie, la vallée de Baliem s'étire sur plus de 60 kilomètres de long et une vingtaine de kilomètres de large. On y accède uniquement par avion, aucune route ni voie fluviale ne relie cette région qui n'a été découverte par les Occidentaux qu'en 1938 lors d'une expédition hollandaise.
Traversées par d'abondantes rivières, les terres fertiles de cette vallée du bout du monde abritent principalement des Papous de l'ethnie Dani qui sont longtemps restés isolés. Aujourd'hui, la capitale Wamena se développe rapidement et accueille plus de 10,000 habitants venus des quatre coins de l'archipel indonésien. C'est à travers de longues randonnées, au sein de superbes paysages de montagne, que l'on peut découvrir les villages les plus reculés où le mode de vie reste ancestral.
Oscillant entre 1 400 et 2 000 mètres d'altitude, la vallée est sillonnée de rivières qui se jettent dans le tumultueux fleuve Baliem. Les flancs des montagnes, spectaculairement cultivés, accueillent des cultures de patates douces et autres légumes sur des pentes vertigineuses. Au fond de la vallée, de profondes gorges s’enfoncent dans des forêts luxuriantes.
Il faut compter au minimum 3 à 4 jours de randonnée à pied pour explorer la vallée et ses villages. Les sentiers, empruntés chaque jour par les villageois, sont globalement praticables et ne présentent pas de difficultés techniques, bien qu’ils soient ponctués de fortes dénivelées. Et pour pimenter l’aventure, quelques rivières devront être franchies… sur des ponts de fortune !
Lors d’un trek, les nuits se passent dans les villages, dans des conditions simples mais authentiques. C’est une occasion unique de partager un instant du quotidien des Dani. Les villages, délimités par des clôtures, sont composés de Honai – des huttes en bois au toit de chaume. Les hommes, les femmes et les enfants y vivent séparément, chacun dans des huttes distinctes. Les cochons, bien très précieux pour les Dani, partagent souvent leur espace de vie. Chaque village dispose également d’une grande hutte commune, où l’on prépare les repas et où la communauté se retrouve pour manger ensemble.
La fête du cochon a lieu lors d’occasions particulières, comme les mariages ou les cérémonies funéraires. Tout le clan se réunit pour partager un grand repas à base de cochons rôtis et de patates douces, cuits dans des fours traditionnels creusés dans la terre. À cette occasion, les Dani organisent parfois des danses rituelles et des simulacres de combats, rappelant leur passé de redoutables guerriers.
Le cochon est tué en le transperçant d’une flèche, dans un geste à la fois rituel et précis. Pendant ce temps, un grand feu est allumé pour chauffer les pierres qui serviront à la cuisson. Au centre d’un trou, les pierres incandescentes sont disposées, recouvertes de feuillages, puis des aliments – patates douces, légumes et morceaux de cochon – sont ajoutés en couches successives. L’ensemble est ensuite recouvert et laissé à cuire à l’étouffée pendant plusieurs heures, jusqu’au grand festin. Les hommes et les femmes mangent séparément : les hommes apportent des morceaux de cochon aux femmes, qui leur remettent en échange des patates douces.