Agnès est la spécialiste de Java à Bali Autrement depuis une douzaine d’années. Avec elle, voyons pourquoi cette île, qui regroupe la moitié de la population de l’Indonésie, est essentielle si l’on veut apprécier l’histoire de cet archipel aux multiples facettes. Entre passé et modernité, Java vous donne les clés de l’Indonésie…
Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Que fais-tu chez Bali Autrement ?
Je suis originaire de Toulon et travaille chez Bali Autrement depuis 12 ans. Je vis depuis 20 ans en Indonésie. À l’origine, je suis une passionnée de volcans, j’appartiens à la génération qui a biberonné en écoutant les exploits de Tazieff et Cousteau. J’ai donc fait des études de géographie en ce sens, d’abord une maîtrise sur le Mont Merapi, à Java, puis mon doctorat sur le Mont Agung, à Bali. Après ces études, mon choix était le suivant : soit enseigner en France, soit partir m’installer dans le pays qui présente le plus grand nombre de volcans au monde…
En un mot, pourquoi cette passion pour Java ?
J’avais besoin d’aller voir de près le Merapi et le Bromo, deux volcans qui sont à la racine de tout en Indonésie. Je vis à Bali, mais ici, il faut sortir de la zone sud de l’île pour vraiment se sentir à Bali. Eh bien, pour se sentir en Indonésie, c’est pareil, il faut aller à Java. C’est la culture javanaise qui est à la base de tout en Indonésie. Enfin, j’ajouterais que pour être dans le vrai jus indonésien, il faut aussi qu’il y ait la couleur de l’islam, moins présente à Bali.
Java, c’est grand, où aller exactement ?
Nous proposons des tours entre nature et culture. De Jogjakarta à Solo, à Malang, du Merapi à l’Ijen, au Bromo. Yogyakarta, c'est la culture, avec les temples hindouistes, bouddhistes, qui témoignent de la période précédant l’islamisation, c’est indéniablement la capitale culturelle où on peut visiter Borobudur et Prambanan. C’est aussi la nature avec les plantations de thé, ou le Merapi, un des volcans les plus actifs de l’archipel. Depuis Malang, nous proposons des randonnées vers le Bromo et pour les plus sportifs l’ascension du Semeru. Des traversées en jeep de la mer de sable, dans la caldera, à l’opposé de ce que font les autres agences. Enfin, l’Ijen, toujours très populaire auprès des Français qui se passionnent pour l’aspect humain avec ces fameux « forçats du soufre » qui travaillent dans le cratère caldera.
Quelle est la meilleure saison pour y aller ?
C’est important effectivement, je dirais pendant la saison sèche, d’avril à novembre. Pour Jogjakarta, cela n’a pas d’importance. Nous proposons également un voyage en train, de Jogjakarta à Malang, la meilleure façon d’être au contact des Indonésiens.
À titre perso, quel endroit préfères-tu à Java ?
Être au bord de la caldera du Bromo pour le panorama. Quand il n’y a pas beaucoup de monde, se retrouver là-haut au lever du soleil, c’est comme être sur une autre planète ! Avec le Semeru au loin, un vrai paysage de tableau !
À l’heure de passer à table, que faut-il commander ?
Je dirais du très basique avec l’ayam kremes. C’est simplement du poulet frit servi avec une panure croustillante à côté, du lalapan, c’est-à-dire quelques légumes, et du sambal, la purée de piment. Le tout accompagné de nasi uduk, du riz à la noix de coco. Ce n’est pas un grand met certes, mais c’est typique. Et comme dessert, des pia, des gâteaux à la pâte de lentilles ou d’haricots parfumés à différentes saveurs, du chocolat au durian.
Quel est l’endroit tendance en ce moment ?
Le Kawa Ijen (Cratère vert) incontestablement à cause de sa popularité dans la sphère française. Je crois que cela tient au nombre de sujets qui sont diffusés là-bas à la télé. De voir ces porteurs remonter leurs paniers de soufre des profondeurs du volcan, cela est très spectaculaire et à donner lieu à de nombreux reportages, depuis les premières émissions « Ushuaia » de Nicolas Hulot dans les années 80. Avec son lac d’acide couleur émeraude, il figure également dans tous les beaux livres comme un endroit du monde à voir absolument. En plus, il est facile d’accès. Je déplore simplement qu’aujourd’hui les touristes utilisent les porteurs pour se faire descendre et remonter dans des voitures à bras !
Un moment fort vécu sur place ?
La première fois que j’ai vu le Merapi en 1993. Je me souviens m’en être approché en taxi depuis Jogjakarta et je voyais sa masse se dessiner peu à peu à l’horizon. Quand j’ai vu le monstre ! Bien sûr, tout cela était lié à mes études, c’était mon premier gros volcan ! C’était dur physiquement de monter tout en haut…
Où aller avec les enfants ?
Java avec les enfants, ce n’est pas toujours facile car il y a beaucoup de route à faire. De plus, les enfants ne sont généralement pas intéressés par les temples anciens et l’Histoire. Sinon, du point de vue pratique, on trouve absolument tout le nécessaire pour eux, des tout petits aux ados. Alors, je dirais le centre de conservation des tortues à Sukamade. Situé dans un parc national de l’est de Java, près de Banyuwangi, c’est l’occasion de sensibiliser les jeunes sur cette espèce menacée.
Que faut-il ramener de Java ?
Sans hésiter, des batiks ! Peut-être ceux de Jogjakarta en premier, mais on en trouve dans toutes les régions, et les motifs différent d’un endroit à l’autre. Sinon, si vous passez par Jogjakarta, il sera également difficile de ne pas s’émerveiller devant la bijouterie en argent !
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